C’est non sans plaisir que je vous accueille dans mon quartier, sur le boulevardSaint-Germain, à quelques encablures de mon domicile. Ce café Le Rouquet a été rénové au fil du temps tout en préservant le cachet de ses débuts, dans les années 50. C’est un bistrot parisien pur jus, avec son sol en mosaïque, ses sièges en Skai et ses néons au plafond. Un style d’établissement en voie de disparition, au doux parfum suranné, dont l’authenticité n’a d’égal que la convivialité.
J’ai toujours rêvé de défiler dans un café, endroit stratégique d’observation
anthropologique et stylistique. De vous présenter ma nouvelle collection mixte dans un décor quotidien, au coeur de la vie de femmes et d’hommes.
C’est d’ailleurs à une terrasse voisine, attablé devant mon petit noir matinal à
observer les passants, que j’ai pensé cette collection et, de fil en aiguille, imaginé cette galerie de portraits de tous les âges pour le défilé Automne-Hiver 2025-2026.
Je l’ai conçue en écoutant également les commentaires de proches et en faisant, parfois, je l’avoue, l’exact contraire de ce qu’ils souhaitaient… « Pierre, tes pantalons sont de plus en larges, ce n’est pas possible ! » Qu’à cela ne tienne, j’ai dessiné un nouveau modèle encore plus large. Il s’appelle Evans et je l’adore, déjà. « Pierre, tes manteaux sont trop longs ! » D’accord, je vais les raccourcir afin que l’on voie mieux mes pantalons, trop larges… « Pierre, tu n’en pas marre de ta gamme de couleurs ?» Tu as raison : je vais tout changer… d’un quart de nuance !
Coté matières, pas de grands bouleversements, non plus. Depuis 2013, j’ai construit ma marque avec un positionnement qualitatif très précis : choisir ce qu’il se fait de mieux en tout. La « main » douce et luxueuse du tissu doit accompagner la souplesse et l’onctuosité du vêtement Officine Générale.
A l’heure où notre industrie est en plein changement, il m’a semblé plus important que jamais d’affirmer mon point de vue, de marteler le positionnement d’Officine Générale en travaillant ses gammes avec un peu d’écoute et, surtout, beaucoup d’obstination.
Bon défilé ! Et rendez-vous juste après, au comptoir, pour en discuter.
-Pierre